Camaïeu haut en couleur
L’entreprise de vente de prêt à porter Camaïeu, est créée en 1984, par les français Jean-Pierre Torck et Jean Duforest. Le premier magasin Camaïeu ouvre ses portes à Roubaix, dans le Nord. Une large palette de couleurs pour sortir de l’ombre, mais également pour revenir à la lumière, annuaire inverse mène l'enquête.
L'ACCORD PARFAIT CHEZ CAMAIEU
Dès le début, et comme son nom l’indique, le concept de la marque est basé sur une proposition particulièrement variée de vêtements tous déclinés en une très grande variété de couleurs. Le concept est original et la progression des ventes le prouve. En moins de 6 ans, près de 100 magasins ouvrent leurs portes en France ; la réussite est exceptionnelle. Mais un des éléments de réussite est aussi la rapidité, proportionnelle au développement de sa notoriété, avec laquelle les magasins vont être franchisés. Camaïeu se fait connaître, une clientèle fidèle se développe au fil des saisons : le modèle marche, et donc de nombreux professionnels de la vente de vêtements veulent faire partie de cette ascension éclatante. En 1987, le premier magasin franchisé ouvre en 1987. Et seulement, 4 ans plus tard, en 1991, le centième établissement Camaïeu fête son ouverture. Cette année est fructueuse à plus d’un titre, car non content de cette ascension en France, les dirigeants de l’enseigne décident de son déploiement à l’international, en Belgique, en Suisse, en Espagne, et aux Pays-Bas. Les femmes reviennent à la maison vêtues de tenues chatoyantes, aux coupes modernes et originales et font des envieux…leurs petits, amis, leurs époux. Qu’à cela ne tienne, Camaïeu homme est créé, la même année. Encore des jaloux, pas de problème, Camaïeu enfant apparaît 3 ans plus tard.
UNE AMBITION TROP AMBITIEUSE
Cependant, cette ascension fulgurante est en réalité trop…fulgurante. Voulant conquérir le marché du prêt-à-porter tous âges de milieu de gamme à vitesse grand V, c'est-à-dire en réinvestissant tous les fonds dans de nouvelles acquisitions, le rachat des 200 magasins de l’enseigne Tandy par exemple, et en ne prévoyant donc aucune trésorerie, Camaïeu s’expose à la concurrence. Et malgré son concept intéressant, c’est paradoxalement un manque de créativité qui lui fait perdre une bonne partie de sa clientèle. D’autres éléments se surajoutent alors, comme ce que lui coûte de conserver une gamme homme et une gamme enfant. Camaïeu recherche alors un autre partenaire, sans succès. Enfin, en 1995, c’est la crise en France, le pouvoir d’achat des ménages baisse, et parmi les premiers touchés, le textile.
Les fondateurs décident alors de réagir. Jean-Pierre Torck cède la branche homme au groupe Mulliez qui en fera la marque Jules, quant à Jean Duforest, il prend seul en gérance la gamme enfant qu’il transformera sous l’enseigne Okaïdi. Un nouveau directeur général, habile gestionnaire des situations de crise est nommé, Jean-François Duprez. La filiale étendue à l’étranger est fermée. Les magasins franchisés sont rachetés, l’esthétique des boutiques est remaniée. Enfin, dernière mesure de ce traitement de choc, la fabrication des vêtements, dont l’origine Française était un argument, est délocalisée dans pays à faible coût de main d’œuvre. Le remède est brutal, mais l’entreprise survit.
CAMAIEU REPREND DE LA COULEUR
Nouveau retournement de situation, en 2000. Camaïeu tient une revanche, la société est introduite en bourse, mais le fond d’investissement Cinven en rachète ensuite les 2 tiers lors de transactions de marchés. Tout repart tout de même de plus belle. L’international est réinvesti, l’Espagne, la Pologne, puis l’Italie, la République Tchèque et la Belgique.
Aujourd’hui la marque compte 982 magasins à travers le monde, dans 17 pays, dont 584 en France.
60 millions de produits Camaïeu sont vendus chaque année, achetés par environ 30 millions de clients. L’entreprise réalise un chiffre d’affaires annuel de 810 millions d’Euros.
Par Beaupuy Marc