Une Banque très Populaire
Aux tout débuts du 20e siècle, certaines professions ne pouvaient bénéficier des mêmes services financiers que d’autres métiers. Les petits entrepreneurs ou les professions libérales, par exemple. C’est ainsi que la Banque populaire vit le jour, afin d’offrir à ces catégories de professionnels ce que d’autres leur refusaient, annuaire inversé vous conte cette histoire.
UNE BANQUE BIEN ORGANISEE
C’est à Angers que l’histoire commença et voici, de façon chronologique, les grandes étapes de la vie de cette institution à visée mutualiste toujours animée par ses idéaux d’origine qui sont de s’engager à encourager des initiatives économiques et stimuler l'entrepreneuriat.
Des origines aux années 50, cette banque construit son identité. Chaque client devient sociétaire dès lors qu’il fait affaire avec cette coopérative qui, peu à peu, adopte des statuts qui fonderont sa légitimité. Des Caisses centrales sont ensuite créées dans les années 20 et près de 75 succursales centralisent leur trésorerie, histoire d’enraciner la solidarité financière inhérente à cette société. Les années 30 voient la création d’une Chambre syndicale des banques populaires (association Loi 1901) dont le but est de coordonner, surveiller et représenter la banque dans ses diverses composantes.
DES EVOLUTIONS QUI BOULEVERSENT
Vingt ans plus tard, la Banque Populaire signe des accords avec des homologues internationaux et crée une confédération internationale supervisée par les Nations-Unies. C’est aussi le début d’une importante diversification de ses services qui ne sont plus, à partir des années 60, exclusivement réservés aux entrepreneurs. Particuliers et services immobiliers, par exemple, peuvent solliciter des crédits, une première étape vers d’autres avancées comme la mise à disposition des clients de petites révolutions technologiques qui bouleverseront à tout jamais le rapport que l’on a à l’argent. C’est la Banque Populaire qui, la première, délivra l’Intercarte avec laquelle on pouvait retirer du liquide à l’étranger. Puis vint le crédit revolving, une arme à double tranchant aussi pratique que dangereuse capable de brouiller le discernement de ceux qui voient en ce système une manne inépuisable dans laquelle on peut piocher à volonté. Puis vint le temps du distributeur automatique, une vraie liberté qui fait que chacun devient mobile et non plus rattaché à son agence dès que les liquidités fondent. Petit à petit, boulevards et avenues seront équipés de cette commodité devenue incontournable. Le milieu des années 70 voit aussi la création de filiales, particulièrement destinées aux professions de l’Éducation nationale, de la recherche et du monde culturel.
LA BANQUE POPULAIRE A SAISI LA BALLE AU BOND
Les années 2000 sont le tremplin d’une ascension qui se concrétisera avec la fusion de la Banque populaire et de la Caisse d’épargne qui donneront naissance à la BPCE, deuxième groupe bancaire national le plus important du pays.
Depuis plus d’une quinzaine d’années, ce groupement bancaire joue aussi sur d’autres terrains et prend le large dans des opérations de sponsoring qui font de lui le partenaire privilégié des plus talentueux « voileux » de l’Hexagone. Ainsi, la BPCE finance des événements sportifs d’envergure, comme de célébrissimes courses au large, la partie nautique des JO d’Athènes ou l’association Tabarly, dont elle entretient la flotte tout autant que l’aura de ce marin mythique.
Aujourd’hui, la BPCE, c’est plus de 3 431 agences en France, une clientèle de 7,5 millions de personnes, une présence dans plus de 70 pays et une implantation régionale très forte, conforme à sa politique d’origine.
Par Soizic Tretout