
Le Crédit Agricole pas si rural
Annuaire inverse vous fait le récit d'une banque plein d'avenir. C’est en 1885 que le Crédit agricole vit le jour dans une petite localité du Jura. La vocation de cette première agence locale était de fournir des fonds aux agriculteurs désireux de développer leurs activités, et c’est une dizaine d’années plus tard que le ministère de l’Agriculture octroya à ces premières caisses le statut de sociétés coopératives.
UNE BANQUE PROCHE DE TOUS
Celle que l’on appellera plus tard la « banque verte » comptait des caisses régionales sur tout le territoire national (par exemple Crédit Agricole à Oye-Plage) et à cette époque, en 1913, elle était déjà habilitée à accorder des prêts à long terme aux agriculteurs. Dans la droite ligne de cette fructueuse politique de partenariat, c’est après le premier conflit mondial que le Crédit agricole contribua largement à financer l’électrification des zones rurales les plus reculées de France. Le champ d’action de ce qui est maintenant une banque s’élargit donc un peu plus, touchant dorénavant un public plus divers (artisanat, syndicats, collectivités locales), mais toujours issu du monde agricole.
Désormais solidement installé auprès de particuliers très attachés à son caractère rural et à l’esprit mutualiste des débuts, le Crédit Agricole part à la recherche d’une nouvelle clientèle dans les années 60, le début d’une inexorable marche vers une diversification de son rayon d’action et de son public. Dix ans plus tard, cette croissance s’accompagne d’une politique marketing encore balbutiante, mais assez percutante pour graver dans la tête de chacun un slogan qui fit suffisamment mouche pour tomber dans le patrimoine linguistique populaire. Ainsi, chaque Français apprit que « le bon sens… » n’était jamais loin de chez lui, un slogan publicitaire indéfectiblement lié à l’image de cette banque.
LE CREDIT AGRICOLE TIENT LA ROUTE
Au début des années 80, le Crédit Agricole n’est plus exclusivement une banque réservée aux foyers campagnards et tout un chacun, épargnant des champs ou épargnant des villes, peut faire appel à ses services, ainsi que les Petites et moyennes entreprises, dans un premier temps. C’est à Chicago, en 1979, que l’aventure internationale du Crédit Agricole débute, avec l’ouverture d’un premier bureau annonciateur d’un développement exponentiel.
Les années 90 marquent l’entrée de cette banque dans l’âge adulte. Après, une fusion drastique de ses caisses régionales et l’autorisation de financer de grands groupes industriels, il est temps pour le Crédit Agricole de se lancer dans des activités complémentaires (assurances-vie, transactions immobilières, etc.) qui vont définitivement asseoir cette institution à une place de premier plan.
En 2001, coté en Bourse, le Crédit Agricole est désormais présent dans 71 pays quelques années plus tard. Commence alors une politique de rachats qui confirmera son incontestable position de leader. Ces années vont cependant être celles de violentes turbulences qui agiteront les marchés financiers mondiaux de façon dramatique. La crise des subprimes qui ravage les petits épargnants américains touche de plein fouet le système bancaire mondial, et le Crédit Agricole est lui-même bien sûr affecté et contraint de procéder à une augmentation de capital de plusieurs millions d’euros. Afin que les banques françaises surmontent au mieux ce tsunami financier majeur, l’État accorde des prêts aux principaux établissements nationaux, remboursables en deux étapes. En 2009, le Crédit agricole s’acquitte de sa dette en une seule fois, le début d’une sortie de crise honorable et rassurante pour les marchés.
Classé par la presse économique mondiale parmi les établissements financiers les plus fiables, le Crédit agricole, toujours fidèle à l’esprit qui présida à sa création, propose aujourd’hui à certains de ses clients en grande difficulté des dispositifs leur permettant de gérer au mieux des périodes de chômage ou des situations mettant leur situation financière en péril. Cette politique, initiée il y a une quinzaine d’années, fut engagée par une Caisse régionale de l’est de la France, là où tout commença pour le Crédit agricole.
Par Soizic Tretout