Le grand bal des négociations entre les opérateurs téléphoniques français a recommencé. Six mois après la tentative de rachat avortée de Bouygues Telecom par SFR-Numericable, c’est au tour d’Orange de lorgner sur l’entreprise de Martin Bouygues. Les deux opérateurs ont confirmé être en discussions en vue d’un éventuel mariage. Si le dossier est encore confidentiel, et qu’aucun calendrier précis n’a été établi, l’heure est cependant aux grands questionnements. Que pourrait donc changer cette alliance dans le paysage de la téléphonie mobile ?
Sur quoi portent les négociations entre Orange et Bouygues Telecom ?
Sur le principe, les négociations porte sur un sujet : le rachat par Orange de Bouygues Telecom. Pour ce faire, l’opérateur historique proposerait à son concurrent d’entrer à hauteur de 15 % dans son capital. Le groupe de BTP deviendrait donc le deuxième actionnaire d’Orange derrière l’Etat qui posséderait 19 % de l’opérateur.
Sur le papier, les modalités peuvent paraître simples. Mais deux questions restent en suspens : quel sera le montant de la valorisation de Bouygues Telecom et comment fonctionnera la gouvernance d’Orange ? Ces deux points doivent être précisés dans les prochains jours. Pour l’heure, on murmure que Bouygues Telecom pourrait être valorisé de 10 milliards d’euros et que Martin Bouygues entrerait dans le conseil d’administration du premier opérateur téléphonique français. Reste à savoir si les deux entreprises signeront effectivement ces termes dans un accord.
Quid de la concurrence ?
Le mariage entre Orange et Bouygues Telecom signerait le grand retour à trois opérateurs dans le paysage de la téléphonie mobile française. Une fois scellé, ce nouvel ensemble représenterait plus de 54 % des parts de marché en nombre de clients, loin devant SFR-Numericable avec près de 30 % du marché et Free Mobile à 15,7% en nombre d'abonnés. L’opération s’avère donc délicate du point de vue concurrentiel et sera soumise, en dernier ressort, à la décision des autorités de la concurrence française et européenne.
Le dossier est d’autant plus sensible qu’il fait craindre une augmentation des prix des forfaits téléphoniques. Rappelons qu’avant l’arrivée de Free Mobile, la France était l’un des pays européens où le prix des abonnements était le plus élevé. Si aujourd’hui le consommateur est préoccupé par la qualité des réseaux, de la couverture 4G et de la relation client, il n’en demeure pas moins qu’il reste très porté sur son portefeuille…
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