Lorsque Neil Papworth, ingénieur chez Vodafone, envoie le premier SMS, au jour du 3 décembre 1992, il ne se doute certainement pas de la popularité que va avoir son invention. Car il ne s’agit pas pour l’opérateur de mettre en place un service grand public : les Short Messaging Service sont initialement destinés aux techniciens et aux opérateurs qui veulent communiquer directement avec leurs clients sans avoir à procéder à des envois postaux à grande échelle.
SMS, textos, ou minimessages : une « invention sans avenir » !
Et pourtant, ce premier SMS (que Papworth envoie à un ami, avec le texte « Merry Christmas ») sera le premier d’une longue série. Pendant sept ans, ce service ne sera utilisé qu’en interne, notamment par les dirigeants afin de communiquer discrètement avec leurs secrétaires. Mais lorsque le Nokia 2010 arrive sur le marché, proposant la possibilité de l’écriture texte depuis son clavier, c’est l’explosion. Les consommateurs s’emparent du mode de communication et, dix ans plus tard, ce sont des milliers de SMS qui sont envoyés chaque jour dans le monde…
Les opérateurs, qui se font alors une course à l’innovation, tenteront tous de s’approprier le concept. En France, Bouygues Telecom annonce en fanfare son Télémessage, Itineris (devenu Orange) son Mini-Message, tandis que SFR voit juste avec son « Texto ». Une décision de la cour d’appel de Paris a cependant retiré le droit exclusif de la société sur la dénomination, estimant qu’elle était passée dans le langage courant.
Des chiffres qui font tourner la tête !
Vingt ans plus tard, rien qu’en France, ce sont 1,5 milliards de SMS qui sont envoyés chaque jour, soit en moyenne 213 SMS par Français en septembre dernier. Ce chiffre ne s’élevait encore qu’à 90, trois ans plus tôt…
A l’échelle mondiale, le nombre de SMS envoyés en 2011 s’élèverait selon de récentes études à plus de 4000 milliards. Une manne pour les opérateurs, dont beaucoup facturent encore ce service, avec une énorme marge bénéficiaire (le coût d’un texto en 2008 était de 0,10€ pour le consommateur et de 0,000017€ pour l’opérateur) même lorsque celui-ci se contente de facturer un service illimité.
Cette source de revenus pourrait cependant être menacée par l’arrivée des services de messageries instantanées des réseaux sociaux, désormais accessibles par téléphone, et par les services propriétaires comme BlackBerry Messager. Les cabinets d’analyse estiment le manque à gagner engendrés par le déclin du SMS pour les opérateurs à 23 milliards de dollars pour l’année 2013 et 54 milliards pour l’année 2016.