Il y a eu Rocky Balboa contre Appolo Creed, il y aura désormais Apple contre le FBI. Ce choc des titans trouve son origine dans la fusillade qui a éclaté dans la ville de San Bernardino en Californie le 2 décembre 2015. Au cours de l’enquête sur cette tuerie qui a fait 14 morts, le FBI a voulu analyser l’iPhone 5C de Syed Rizwan Farook, l’un des deux terroristes tués lors de l’assaut de la police. Oui, mais problème : ce smartphone est protégé par un mot de passe. Pour le décrypter, le FBI a besoin de l’aide d’Apple qui s’y refuse catégoriquement. Explications.
Apple Vs le FBI : ce que demande la justice américaine
Pour bien saisir les tenants et les aboutissants de cette affaire, il faut comprendre comment fonctionne le mot de passe d’un iPhone. Lorsque vous entrez votre code de déverrouillage, Apple chiffre ces données et ne les stocke pas sur ses serveurs. Autrement dit, ce mot de passe est illisible pour quiconque tâcherait d’entrer dans votre smartphone contre votre gré. Si un petit malin essaye de trouver le sésame, il n’aura que 10 tentatives avant que l’iPhone n’efface complètement les données qu’il recueille.
Pour ne pas jouer les Elizabeth Tessier du code secret avec le téléphone d’un terroriste, le FBI a donc demandé à Apple de créer un logiciel capable d’accéder aux données chiffrées d’un iPhone sans passer par la case mot de passe. « Hors de question ! » a répondu Apple qui est désormais accusé d’entrave à la justice par le gouvernement américain et la NSA (l’agence de renseignement américaine). Même Donal Trump, le candidat à l’investiture républicaine, s’est invité dans le débat en appelant les citoyens à boycotter tous les produits estampillés Apple.
Apple dans le rôle du garde-fou de la vie privée
Tim Cook, le PDG d’Apple, n’y va pas avec le dos de la cuillère pour défendre la position de son entreprise. « Le FBI nous demande d’écrire un logiciel qui est pour nous l’équivalent du cancer » a t-il argué dans un interview sur la chaîne de télé ABC news. En résumé, pour Apple, répondre à cette demande du FBI reviendrait à introduire le verre dans la pomme en créant un précédent très inquiétant.
En effet, si Apple fabrique un logiciel pour contourner ses propres mesures de sécurité, la firme permettra à n’importe quel hacker de débloquer un iPhone et le gouvernement américain pourrait s’en servir pour d’autres affaires judiciaires moins importantes. Un argumentaire soutenu par de nombreux acteurs d’Internet des nouvelles technologies comme Google et Facebook. Reste à savoir qui sortira vainqueur par K.O de ce ring !
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